L'histoire des rapports entre folie et société est féconde d'événements qui témoignent d'une profonde incompréhension, d'une grande méfiance anthropologique ainsi que d'une violence institutionnelle et symbolique persistante. Incompréhension profonde par rapport aux significations produites par la folie : autres mondes possibles ? Autres cognitions, mours et normes ? Méfiance par rapport au véritable statut anthropologique du fou : différence de nature ou de degré ? Pathologie ou déviance ? Violence institutionnelle et symbolique persistante envers les fous : les traiter ou les enfermer ? Les traduire en justice ou les abandonner ? Aujourd'hui, les fous ne sont plus dans les asiles, ils sont dans la cité et font partie de la vie civile, pour le meilleur et pour le pire. Réhabiliter le terme folie civile, c'est une manière d'affirmer l'impossibilité de comprendre les graves problèmes de santé mentale contemporains dans les seuls termes de la psychiatrie. Aujourd'hui comme par le passé, la folie et les problèmes de la cité sont irréductibles et inséparables. Qu'est devenue la folie qu'on enfermait dans les asiles jusqu'à la fin des années 1950 ? En quoi la folie pose-t-elle problème aux personnes directement concernées et aux familles, à l'entourage, aux étrangers, à la société ? Qui sont les fous civils contemporains ? Quels sont leurs besoins et de quoi souffrent-ils ? Sont-ils vraiment dangereux ? Plusieurs recherches récentes menées à Montréal permettent d'explorer ces questions et de proposer un modèle d'analyse sociologique du phénomène contemporain de la folie. | Les fous dans la cité by Marcelo Otero, Paperback | Indigo Chapters